Association Hongroise des Enseignants de Français

Université d’été 2023 de Budapest : Le français utile

L’Université Eötvös Loránd (ELTE) de Budapest a accueilli, du 3 au 6 juillet 2023, l’Université d’été régionale destinée aux professeurs de français. Organisée par l’Institut français en collaboration avec l’Association hongroise des enseignants de français, la formation s’est inscrite dans la thématique « français utile », proposant principalement trois modules au choix aux participants, complétés par des ateliers créatifs et des conférences.

Les trois premiers jours s’ouvraient par les conférences d’une heure. Les présentations abordaient divers sujets : Vilmos Bárdosi, professeur émérite de l’Université ELTE a inauguré l’événement par sa conférence sur les dictionnaires, intitulée « Le premier livre d’une nation est le dictionnaire de sa langue ». Le deuxième jour, Dávid Szabó, maître de conférences HDR à l’Université ELTE, a orienté les participants vers une question toute différente : « Faut-il enseigner l’argot ? ». Finalement, le troisième jour a commencé par la présentation de Jérôme Damblant, inspecteur pédagogique régional en Histoire-géographie dans l’Académie d’Amiens, qui s’articulait autour des valeurs de la république dans le contexte de l’enseignement.

Pour ce qui est des modules, constituant le noyau de la thématique de la formation, ils ont eu lieu durant quatre jours, trois heures chaque matin. Les participants avaient eu la possibilité de choisir un module sur trois à suivre lors de la semaine. Le premier module s’appelait « Boîte à paroles », visant principalement les compétences orales en FLE ; le deuxième portait le nom de « Boîte à astuces », se concentrant sur l’exploitation novatrice de certains aspects de la langue dont la grammaire ; finalement le troisième module a été dénommé « Boîte à malices », ayant pour focus l’aspect ludique des activités en classe. Les modules ont été dirigés par quatre formateurs invités, participant à plusieurs modules en même temps. Ainsi Amandine Quétel, professeure de FLE, coordinatrice pédagogique et formatrice de formateurs, est intervenue dans la boîte à astuces ainsi que dans celle à paroles avec ses « recettes de grammaire » dans la perspective de donner les étapes de base et les méthodes efficaces pour élaborer des exercices de grammaire tout en restant ludique. Elle s’est également présentée dans la boîte à malices avec deux interventions. La première abordait la question de savoir comment intégrer l’humour en classe de FLE, ayant le titre « FLE-moi rire ! » alors que la deuxième, suivant l’intitulé « Faites vos jeux », avait pour objectif de proposer divers jeux adaptables aux différentes compétences de l’apprentissage du français. Ensuite, dans la boîte à astuces Anne Mocaër, enseignante de FLE, formatrice FLE et Cheffe de projets e-learning indépendante, a proposé une formation exploitant les possibilités qu’offrent les œuvres d’art en vue de développer tant les compétences langagières des élèves que leurs savoirs culturels et leur curiosité. Elle a également contribué à la boîte à paroles en apportant des idées pour utiliser différents podcasts en classe de FLE. Un autre support sonore, celui des chansons, a été amené dans les boîtes à astuces et à malices par Rémi Gérôme, professeur de FLE en Pologne et formateur de professeurs. Il a proposé une autre formation dans la boîte à paroles, s’articulant autour de la didactique de l’expression orale. Enfin, Jean-Christophe Giraud, enseignant de FLE et dirigeant de l’Alliance Française de Pécs, a apporté des idées sur le plan culturel, artistique et littéraire dans les boîtes à astuces et à malices à travers différentes possibilités pédagogiques d’utiliser les bandes dessinées francophones. Il a également présenté, dans la boîte à paroles, des méthodes créatives et ludiques pour préparer les élèves à l’examen DELF B2.

Quant aux ateliers créatifs, ils se sont déroulés sur trois après-midis et ont constitué des séances de projet cohérentes. Ceux et celles qui ont choisi l’atelier « Utiliser la photographie en classe de FLE », animé par Anne Mocaër, ont eu la possibilité de découvrir la photographie d’auteur tout en réalisant un projet photo de A à Z, un projet adaptable en classe de FLE avec des élèves. Dans l’atelier « écriture inventive », proposé par Rémi Gérôme, les participants ont été incités à créer différents types de texte à partir de situations variées, souvent en recourant à des documents déclencheurs tels qu’un roman ou un tableau. Finalement, l’atelier de Jérôme Damblant, intitulé « Enseigner l’Histoire en français » était l’occasion de réfléchir sur les moyens d’enseigner les éléments principaux de l’Histoire de France dans un contexte d’apprentissage où la langue du pays en question n’est pas la langue maternelle des élèves.

Le dernier jour a été consacré aux ateliers des éditeurs qui ont fait un parcours de leurs dispositifs (manuels et sites internet) tout en soulevant des questions didactiques illustrées par des exercices concrets. Ainsi y participaient : les Éditions Maison des Langues (représentées par Amandine Quétel), les Éditions Didier (représentées par Rémi Gérôme), les Éditions Hachette (représentées par Olivier Martin) et les Éditions CLE International (représentées par Annick Hatterer).

Côté informel de la formation, des soirées culturelles clôturaient les journées des participants. Ainsi ils ont eu l’occasion de visiter l’exposition du peintre hongrois du 20e siècle, Lajos Gulácsy à la Galerie Nationale ou bien de découvrir le musée numérique de l’Institut français. Mais ils ont également été invités à un accueil à la Résidence de France ainsi qu’à la présentation des éditeurs.

Somme toute, dans le contexte d’aujourd’hui, où l’enseignement est « le seul métier dont les formations professionnelles sont au coût personnel » et où « l’on ne nous paye même pas un seul stylo rouge », l’université d’été s’est avérée particulièrement enrichissante. Entre les deux dictons, énoncés par des formateurs, les participants ont tout de même retrouvé la motivation : l’appartenance à une communauté cohésive. Malgré – ou grâce à – la composition hétérogène des participants de l’université, avec un nombre considérable de professeurs débutants, l’avis était unanime : il faut agir ensemble. C’est dans cet esprit qu’à la fin de l’évènement, lors des discours de clôture, un temps de parole a été accordé aux représentantes du Club des jeunes professeurs qui ont ainsi recruté de nombreux nouveaux membres, et hongrois et francophones. Ce n’est pas étonnant non plus que, dans ce contexte ambiant, les remerciements ont été également nombreux et chaleureux envers les organisateurs de l’Université d’été de cette année, notamment au comité d’organisation de l’Institut français avec Lola Monfroy (chargée de mission coopération éducative), Chloé Martineau (chargée de mission pédagogique), Jacqueline Plessis (attachée de coopération éducative), Hedvig Antal (assistante) et Alexandre Charpy (stagiaire) ainsi que à l’Association Hongroise des Enseignants de Français (AHEF) avec Zita Gonda (présidente) et Máté Kovács (secrétaire général).

 

Fichier(s) attaché(s)Taille
370576402_319266260556469_7088846367435630718_n.jpg360.16 Ko
370577397_1007191357276582_4139617015457614716_n.jpg233.69 Ko
20230703_162129.jpg2.71 Mo